lundi 15 janvier 2018

Les attaques contre les femmes.

Sujet délicat mais incontournable : les attaques contre les femmes.

Par attaques, j'entends tout ce qui se rattache au harcèlement sexuel (récurrent), aux violences sexuelles (du viol aux frotteurs), aux agressions sexuelles même verbales ou par le biais de lettres anonymes, et de manière générale à tout ce qui est ressenti comme violence par une femme contre son état de femme. Il s'agit d'une définition large, appuyée sur le ressenti. Elle exclut donc tout ce qui est du désir partagé, même si la frontière est floue puisque la violence est tout autour de nous, sous plein de formes différentes, y compris sociales. Elle exclut l'amour, puisque l'amour exclut la violence. Les violences par amour partagé peuvent être une partie de l'amour, si le coeur vous en dit, ou en être exclues si au contraire le coeur ne vous en dit pas. C'est un débat universel mais qui se décline différemment selon les cultures, les religions, les traditions et l'historique national. Aux USA ou en France, ce n'est pas le même, car les priorités sont différentes et c'est encore plus vrai dans les pays en crise où les plus faibles (donc les femmes et les enfants) souffrent le plus.

Par femmes, j'entends les femmes/filles de tous âges et de toutes conditions, dans toutes les circonstances. Quelle que soit l'état de force ou de faiblesse. Evidemment, tout ceci est transposable à d'autres schémas que la relation femme-homme, et s'applique à d'autres mélanges LGBT ou simplement humains. Mais dans le contexte du débat actuel, de #metoo, #balancetonporc, la tribune de Deneuve et consorts, les contre-tribunes, la contre-lettre de Deneuve et les déclarations intempestives et scandaleuses de certaines (et certains), le débat est déjà suffisamment riche pour se contenter pour le moment de cette question.

Je suis un homme. Heureux en amour. Cela ne m'ôte pas le droit de penser, d'agir ou de parler. En parlant je prends le risque de ne pas me faire comprendre, y compris des femmes que j'aime et côtoie. Cela dit, je ne peux pas ne pas écrire quelques mots. C'est une question trop importante.

L'histoire du féminisme, en France principalement, est riche de rebondissements et de crises. Il y a eu des périodes héroïques et des périodes de calme, voire même de régression comme depuis un grand nombre d'années. Les aspects politiques et sociaux interfèrent avec les aspects personnels, comme dans tous les domaines où la liberté est en jeu. Mais quand les deux se rejoignent et touchent à la substance même de notre être, il y a de multiples dangers d'amalgames. Un homme standard, relativement éduqué et ayant une place dans la société se sent automatiquement mieux dans sa peau qu'une femme exactement dans la même situation, qu'il s'en rende compte ou pas. Comprendre cette différence, non liée à l'état homme-femme, mais à la manière dont la société nous éduque, nous moule, nous contre-moule, est essentiel. Faire comme si cela n'existait pas n'empêche pas de vivre, bien sûr, mais cela nous interdit d'agir pour faire évoluer la situation, comme si c'était une fatalité ou un non-sujet.

Imaginez une situation d'attaque, quelle que soit sa forme. Imaginez-vous être à la place d'un des acteurs du drame (la femme, l'homme, le témoin passif, l'intervenant actif, l'autorité...) à des moments différents (avant, juste avant, pendant, juste après, longtemps après...) et avec des états d'esprit différents (fragile, fort, dragueur, salaud, effrayé, lâche...)  Essayez honnêtement de ressentir ces différents points de vue. C'est un abîme, non ? La réalité est toujours plus complexe qu'un geste ou qu'une parole simple. Toujours.

La paradoxe du débat actuel, lancé rappelons-le par des stars américaines à qui rien ne manque, c'est qu'il peut relancer une vague anti-féminisme, anti-femmes même.

Anti-féminisme, car il y a pleins de courants qui traversent ce débat et les contre-articles se succèdent de manière effrayante en ce moment, chacun jugeant à visage découvert n'importe quelle prise de parole (quand on est connu) ou de manière anonyme sur les réseaux sociaux (pour la grande tribu des trolls et autres excités par l'Internet et le quart d'heure de gloire) : comment discerner le témoignage de la fake news ? Le féminisme est encore d'actualité aujourd'hui, mais ce n'est pas en y allant en ordre dispersé que des progrès seront faits, je crois. Anti-femmes aussi, car les petits et gros cons profiteront de tous les dérapages pour se saisir de nouveaux arguments, de toutes les petites phrases pour les détournement.

Que faire, à part parler ? Agir.

Agir chacun dans son coin, déjà. A chaque occasion de témoigner ou d'intervenir, à chaque occasion d'éduquer, de montrer par l'exemple et avec élégance ou simplement un sourire. Aller discuter avec les gros cons même au risque de se prendre un pain dans la gueule.  Agir ensemble si on se sent l'âme militante ou politique.

Je prône souvent ici la richesse de la diversité, l'importance des autres pour nous-mêmes et la recherche du bonheur pour soi et celles et ceux qu'on aime. Pourquoi ne pas l'appliquer aussi aux femmes, cette écoute (qu'on appelle aujourd'hui bienveillance, mot à la mode) ?

Je sais qu'il n'y a pas souvent des commentaires sur ce blog, mais s'il y en a sur ce billet, merci de rester positif.

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