lundi 13 mars 2017

Et pan sur la tête

C'est lundi et les coups en pleine poire pleuvent un peu partout.

Il y a François, le président pour encore deux mois, qui s'en est pris plein la tronche à cause du meeting de soutien à Erdogan, tête de turc et tête des turcs, à Metz alors que ces meetings étaient retoqués notamment aux Pays-Bas. Les candidats à la présidentielle lui sont tous tombés dessus, avec des gradations évidemment, mais quand même. On voit bien qu'on est dans une gestion des affaires courantes et que certaines actions ne sont pas surveillées aussi étroitement que dans un mandat en plein exercice. François essaye de parler un peu mais ne réussit pas à être audible. Pas plus qu'avant en tous cas. Même quand il se tait, il a tort.

Il y a François, l'optimiseur financier et l'amoureux des belles choses hors de prix, qui s'est vu critiqué parce qu'il recevait des cadeaux de riches (par des riches et chez des tailleurs de riches). Pourtant quoi de plus normal. Il y a quelques mois, tout le monde droit que Fillon, espoir de la droite, était un homme sérieux, droit et austère, en bon catholique et notable de province. On a petit à petit découvert son amour du luxe et l'étendue de son réseau d'influence, ainsi que son interprétation toute personnelle du droit et des devoirs d'un homme public "appelé aux plus hautes responsabilités". A suivre mercredi avec son rendez-vous chez les juges et le Canard paru mardi soir. Pendant ce temps, il est revenu en arrière au plan politique : il ne nommera pas dès maintenant son équipe de ministre (ni son premier), histoire de ne pas faire fuir ceux qui n'auront pas été retenus, et en plus il a promis de ne pas se représenter s'il est élu.

Il y a Macron, cible de toutes les critiques puisqu'il est le favori le plus présentable. Là aussi un riche, mais qui emprunte quand même 8 millions pour financer sa campagne sur ses deniers : un changement de comportement par rapport aux pratiques françaises, car son mouvement n'a pas beaucoup d'argent et encore peu de donateurs, car son mouvement n'a pas d'élu donc pas d'argent public lié à des élections passées, et car il le peut, en tant qu'ancien banquier assumé. On se rapproche de pratiques américaines, bien loin des magouilles franchouillardes. Comme quoi, ce n'est pas la quantité d'argent qui compte, mais son origine plus ou moins publique et douteuse.

Il y a Marine (j'ai du mal à écrire Le Pen - à cause du père omnipotent et impotent - ce n'est pas du sexisme, puisque j'appelle bien François François). Elle évite les coups avec son aisance habituelle, et profite de chaque occasion pour agiter son petit drapeau. Et des occasions, il n'en manque pas, puisque personne n'ose l'affronter. Ah si, il parait que Macron et elle seraient d'accord pour un débat entre eux deux, histoire d'appuyer leur caractère de favori et d'opposer des styles et des visions au-delà des clivages droite-gauche, puisque les ténors de la droite et de la gauche sont peu dynamiques.

Il y a les chirurgiens dentistes qui en ont pris plein les gencives avec la décision du gouvernement (une décision ? une décision ?) de mieux contrôler leurs tarifs. Une profession dent debout contre Madame Touraine. Alors même que l'ordre des dentistes est accusé de corruptions variées, dans le luxe... Eux aussi ? Décidément. Pourtant, ceux qui ont eu l'occasion de voir un congrès de dentistes (ou de médecins) à Ibiza ou à l'Île Maurice ne comprennent pas où il pourrait y avoir des cadeaux somptueux et somptuaires. Encore une injustice, mais par pour les jeunes dentistes en fin de formation qui voient leur métier devenir plus délicat, sans compter le poids des démarches avec les mutuelles.

Il y a le rugby francilien qui a appris ce matin la fusion rapide des deux clubs, le Racing 92 et le Stade Français, le rose et le bleu. Détails attendus, peut-être même une grève (???) au Stade Français, avant de savoir précisément le nom du nouveau club, son stade et sa couleur : le SSF (sans stade fixe), le stade du racing ou le racing du stade, un violet clair... Fin des derbys légendaires. Grosses discussions à prévoir, autour ds piliers (de bar). Et tout ça en plein tournoi des 5 Nations + 1 (la France) ??? De  qui se moque-t-on ?

Il y a l'Ecosse, mais ça n'a rien à voir avec le rugby, quoique cela aurait des conséquences. La première ministre écossaise a annoncé officiellement ce matin son intention de lancer un référendum, fin 2018, juste avant la clôture des discussions pour le Brexit, puisque celles-ci devrait être lancées pour deux ans à partir de cette semaine. Le plan de la première ministre britannique est d'envoyer formellement la lettre après un dernier vote (lundi ?) et la signature (formelle, mas avec une autre signification) de la reine. L'Ecosse met évidemment les pieds dans le plat à un moment clé des négociations, mais cela ne devrait pas perturber Madame May qui devient en l'occurrence plutôt Madame March(e).

Il y a Apple qui vient de se faire entartrer par Attac (le nouvel Apple Store de St-Germain à Paris) histoire de protester contre les fameux 13 milliards d'impôts non payés enEurope à cause de manipulations financières en Irlande (indépendante donc déjà Brexitée). Gênant pour une image de marque moderne et ouverte. Il parait que ce n'est pas de la peinture, mais juste du blanc de Meudon, ce calcaire très fin qui sert par exemple à nettoyer les touches de piano : Tra la la la la. Un technologie éprouvée et brevetée.

Et à quelques encablures de là, au Sénat, on se la coule douce (dans le béton). Le Sénat est en travaux et les sénateurs peuvent dormir jusqu'à leurs élections en septembre. Les pauvres, la porte est même fermée... Quel drame ! Où garer sa voiture pour aller faire du shopping ? Où aller faire la sieste ?



Souriez, c'est lundi... Mais mettez une protection autour de la tête, un protège-dents et un costume solide et de bonne facture, infroissable, sous votre cotte de mailles.




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