mardi 20 janvier 2015

Verts + rouges = marrons ? gris ? jaunes ?

Un peu de colorimétrie politique aujourd'hui.

κόκκινο πράσινο

Grand métingue bizarre lundi soir à propos du parti grec très à gauche et de la rencontre mémorable entre Mélenchon et Duflot qui se sont déclaré leur flamme. Les bons scores électoraux en Grèce de ce parti de gauche radicale, Syriza, font rêver certains gens de gauche, plus particulièrement ceux qui ont des ambitions personnelles. Si en plus c'est le mien de se rabibocher contre Macron et sa loi, c'est tout bénef.

Mélenchon ne représente pas toute la gauche rouge mais une partie très active et d'ailleurs Laurent était là aussi pour le PC. Duflot ne représente pas EELV (personne ne représente EELV même pas sa présidente) ni les verts, car l'alliance à la gauche de la gauche n'est pas partagée par tous chez les verts, mais quand même une partie. Le mélange de ces deux couleurs donnera-t-il quelque chose ?


Il s'agit ici d'une couleur primaire (le rouge) et d'une secondaire (le vert). C'est pas moi qui le dit mais la théorie des couleurs (RVB pour les intimes). Mélenchon est donc primaire et Duflot secondaire. Sans commentaire. Le mélange de ces deux couleurs est différent suivant les médias utilisés, entre peinture, écrans et teintures. Si l'on est dans le numérique, il y a du jaune qui ressort. Du jaune, donc des traîtres vendus au capital ? Hum, pas très adapté à la situation de ces deux-là. Si l'on est dans la peinture c'est du marron, plus ou moins coloré ou merdeux, passez-moi l'expression. Mélenchon et Duflot sont-ils dans la merde ? Vont-ils sortir marrons de cette affaire ou au contraire sauront-ils tirer les marrons du feu ? Enfin, si l'on est dans le scientifique, un mélange primaire plus secondaire donne du gris, plus ou moins foncé suivant les dosages initiaux et pouvant même aller jusqu'au noir de l'anarchie, ou au contraire au gris pâle de la morosité ambiante.

On voit en tous cas que ce mélange n'est pas très heureux : pas de rose socialiste, pas de bleu sarkozyste ou pire lepéniste, pas d'orange ou de violet centriste. Pas de couleurs vives et éclatantes. Si on ne les mélange pas, ce sont deux couleurs qui se juxtaposent mal et qui donnent mal aux yeux, avec un effet de scintillement et de pailletttes qui plaît beaucoup aux médias. AU moins le logo officiel de Syriza a plein de couleurs :

La métaphore coloriste a ses limites, mais le rassemblement d'hier montre que la recomposition des ambitions personnelles est en marche à gauche aussi. Heureusement ils restent pragmatiques. Cécile Duflot est d'accord pour passer des alliances avec le Front de gauche de Mélenchon de temps en temps et avec le PS à d'autres endroits. Une vrais stratégie d'opportunité (d'opportunisme ?) proche de ce qui se passait sous la IV° République au centre. On salive déjà avec toutes les occasions de rire que ces deux là vont nous procurer. Et Macron doit trembler d'avoir en face de lui des opposants aussi farouches. Bientôt ils récupéreront les manifs du 11 janvier à leur profit, vous verrez...


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